SLC... Salut les copains
C'était au temps où, au lycée, les garçons devaient avoir les cheveux rasés derrière les oreilles et les filles étaient interdites de pantalon. Au temps de l'apparition des premiers transistors et tourne-disques portables. A l'époque où une émission de radio va enflammer et rassembler une jeunesse qui n'avait jusque-là pas son mot à dire. Lancée le 19 octobre 1959 sur les ondes d'Europe n° 1 par Frank Ténot et Daniel Filipacchi, tous deux fous de jazz, « Salut les copains » (SLC), devient vite l'émission-phare des BabyBoomers. Le rendez-vous quotidien, entre 17 et 18 heures, des collégiens et des lycéens. Durant cette tranche horaire, animée par Daniel Filipacchi, défilent ceux que l'on nomme alors les Rockeurs...
Salut les copains (les yéyés)
Le mouvement yé-yé (ou yéyé) est né en France au début des années 60. Le nom vient simplement de l'onomatopée yeah! Yeah! Ponctuant les chansons anglo-américaines du temps. Le lancement de l'émission Salut les copains en octobre 1959 sur Europe 1 donna l'envoi de ce courant musical axé sur la jeunesse, les vacances et les plaisirs (et les peines) de l'amour. Le courant yé-yé s'est aussi étendu au Canada et spécialement à partir de 1962 avec la populaire émission télévisée Jeunesse d'aujourd'hui. Les expressions « les yéyés » ou encore « la période yéyé », usités a posteriori, couvrent généralement la totalité des années 1960-début 1966 (quand ce n'est pas toute la période sixties), sans distinction entre les genres musicaux.
• Les chansons yéyés : Les chansons yé-yé étaient, en majorité, des versions françaises de chansons rock-and-roll américaines et, particulièrement au Canada, on y retrouvera une forte influence britannique avec l'arrivée des groupes tels Les Bel Canto, Les Baronets et Les Hou-Lops au milieu de la décennie. Toutefois, de nombreux auteurs-compositeurs-interprètes comme Charles Aznavour, Gilbert Bécaud ou Marc Gélinas, parmi tant d'autres, ont créé des chansons originales et inoubliables de cette époque. Il serait faux de dire que les chansons yé-yé sont vides de tout message social ou politique. Certaines chansons comme Je me suis souvent demandé de Richard Anthony ou Les révoltés des Classes nous montrent clairement le questionnement et les revendications de la jeunesse. On peut constater que le message est toujours d'actualité.
• La musique yéyé : La musique yé-yé s'est éventuellement éteinte en France après les évènements de Mai 1968 où la chanson à message social a pris son essor et les influences disco et rock anglo-saxonnes se sont aussi imposées. Au Canada, le yé-yé s'est prolongé jusqu'au début des années 70 et dès alors, la chanson québécoise entrait dans une nouvelle phase inspirée par les chansonniers et là aussi on y retrouvera les éléments rock et disco. Peu importe l'opinion que l'on peut avoir sur les yéyés.
• Les années 60 : Les années 60 furent bien évidemment bien plus que les années yé-yé. C'est aussi l'époque de l'éclosion des chansonniers et des boîtes à chansons autant en France qu'au Canada. Si la grande majorité des succès des années 60 furent de nature typiquement commerciale, il est arrivé à plusieurs reprises que des chansons dites "de chansonniers" se sont hissées au sommet des hit-parades. Des auteurs-compositeurs-interprètes tels Hugues Auffray, Georges Moustaki, Gilbert Bécaud, Jacques Brel, Serge Gainsbourg, Claude Dubois, Jacques Michel, Georges Brassens, Jean-Claude Annoux, Claude Léveillée, Guy Béart, Jean Ferrat et beaucoup d'autres ont connu des tubes importants en cette décennie.