Claude François
1939. Cette année-là, il voit le jour à Ismaïlia, en Egypte. Près des sirènes du port d’Alexandrie, son père contrôle le trafic du canal de Suez. Un lundi au soleil de Paris, il rencontre Johnny. En 1961, le Rock’n’roll venait d’ouvrir ses ailes, mais le blondinet choisit de surfer sur la vague yéyé. SLC, c’est le succès. Belles, Belles, Belles… les fans sont folles de lui. Sa femme Janet Woolcoot lui préfère Gilbert Bécaud. Il y pense, beaucoup, et puis oublie, dans les bras de France Gall… Boulimique de travail, il rachète le magazine Podium, créé son label, sa ligne de parfum et multiplie les tubes, Comme d’Habitude… Le Mal-Aimé épouse Isabelle Forêt et devient papa de deux garçons, Marc et Claude junior, dit Coco. Poursuivant sa carrière avec frénésie, Claude François enchaîne les succès même si au milieu de ces années 1970, cela ne marche pas autant qu'il le voudrait. Ses concerts attirent de toute façon un nombre toujours impressionnant de spectateurs Toujours survolté, l’idole perfectionniste paye les pots cassés: accident de voiture, visage défiguré, perte d’un tympan lors de l’explosion d’une bombe de l’IRA, incendie, tentative d’assassinat… Ça s’en va et ça revient. Costumes flashy et Claudette à paillettes, le tombeur adopte le disco attitude et cartonne. Un tragique accident domestique arrache la star à son public. Disparu le 11 mars 1978, Cloclo est devenu un vrai mythe en strass, une étoile...
Vie privée
Tandis que les fans de Claude François se souviennent, ce lundi 11 mars, de la tragique disparition du chanteur il y a 35 ans, retour sur la vie personnelle de cette star secrète. Il y a 35 ans, le 11 mars 1978, télévision et radio annoncent par bulletin spécial le décès de Claude François, mort des suites d'une électrocution accidentelle. Chanteur à succès adulé, Claude François débute sa carrière en 1962, lancé par l'émission Salut Les Copains, quelques mois après la disparition de son père. Ancien employé de banque, le chanteur fait rapidement danser la France avec ses Claudettes. Travailleur infatigable et exigeant, en 1964, Claude François chante J'y pense et puis j'oublie, un tube destiné à Janet qui l'a quitté deux ans plus tôt pour Gilbert Bécaud. Il vit ensuite une idylle avec France Gall, chanteuse à succès de son époque. Mais l'intransigeance de Cloclo met rapidement un terme à leur histoire. En 1967, il rencontre Isabelle Forêt, qui restera sa compagne pendant 5 ans. Le couple accueille son premier enfant en juillet 1968, Claude Junior (à droite). Pour préserver sa carrière et rester l'homme qui fait rêver les Françaises, le chanteur choisit de cacher cette naissance pendant un an. Son second fils, Marc (à gauche), né en novembre 1969, restera quant à lui un secret bien gardé durant cinq années. En seize ans de carrière, Claude François a enchaîné les tubes et déchaîné les passions. Encore aujourd'hui, pas un mariage ou un Nouvel An sans un petit "Alexandrie, Alexandra".
• Janet Woollacott : Sur la Côte d'Azur où il vit, il s'inscrit à l'Académie nationale de musique. Il lance aussi un groupe et commence les concerts. Sa mère, elle, l'a toujours soutenu dans cette voie. A la fin des années 50, déjà, Claude François s'est marié à une danseuse anglaise, Janet Woollacott. Rencontrée au sein de l'orchestre du Sporting Monte-Carlo en 1959, il lui passe la bague au doigt en novembre 1960. Et la jolie blonde le suit quand, sur les conseils de Brigitte Bardot (à qui il a donné des cours de danse à St-Tropez) et de Sacha Distel, il part pour Paris. Le couple emménage à Montmartre, mais rapidement, les choses se corsent. La jalousie de l'apprenti chanteur pèse sur le couple. Et quelques semaines avant la sortie de son premier tube qui lance sa carrière ("Belles ! Belles ! Belles !"), Janet Woollacott le quitte pour Gilbert Bécaud en 1962.
• France Gall : Deux ans plus tard, Claude François est une star. Il a vingt-cinq ans quand il craque pour une jeune première : France Gall. La chanteuse de dix-sept ans le surnomme "l'homme impossible", totalement inaccessible. Pourtant, ils resteront ensemble pendant trois ans. A l'époque, pour être une idole, mieux vaut avoir l'air célibataire. C'est donc dans le secret que la chanteuse essuie les colères de la star, jaloux de son succès, notamment de sa victoire en 1965 à l'Eurovision avec "Poupée de cire, poupée de son". Finalement, France Gall le quitte en 1967. Peu de temps après sort "Comme d'habitude", un tube.
• Les Claudettes : C'est en 1966 que les danseuses attitrées du chanteur voient le jour. Inspirées des "Ikettes" de Tina et Ike Turner, elles font partie intégrante du spectacle, avec leurs pas de danse chorégraphiés et leurs tenues sexy. En tout, elles seront une trentaine à danser à ses côtés. Les premières se prénomment Cynthia Rhodes Pettitgraw-Siméon, Pat Kerr Milicent, Siska et Solange Fitoussi. Claude François les choisit avec soin, les considérant comme "indissociables de son nom et de son show". "Vous ne pouvez pas imaginer la somme de travail que cela leur demande pour m'accompagner parfaitement.".
• Isabelle Forêt: France Gall partie, Claude François ne tarde pas à s'afficher au bras d'une autre jolie blonde. Isabelle Forêt est danseuse, et c'est lors d'un gala à Lyon qu'ils se sont rencontrés. C'est d'elle dont il a eu deux enfants, Claude François Junior et Marc, dont l'existence est longtemps restée cachée. Volage, le compagnon d'Isabelle Forêt lui donne du fil à retordre. "Avec toi, c'est de l'amour, avec les autres, c'est du sexe". Mais cela ne lui redonne pas le sourire Le couple se sépare en 1972.
• Kathalyn Jones: C'est dans un avion de retour des Etats-Unis que Claude François rencontre Kathalyn Jones. Ce mannequin californien est connu comme la dernière campagne du chanteur. Ensemble, ils se partagent les couplets de "C'est comme ça que l'on s'est aimé", en 1977. Le 11 mars 1978, c'est elle qui le retrouve, électrocuté dans la baignoire de son appartement.
Sa carrière
Du 18 décembre 1962 (premier concert de Claude François, à Paris) au 24 février 1978 (dernier show, à Lyon), Claude François s'est produit sur scène 1188 fois. Cela représente une moyenne de 6 concerts par mois ! Un rythme hallucinant. C'est comme si le chanteur avait programmé une tournée de 2 mois par an, durant laquelle il se serait produit tous les soirs. « Comme d'habitude »… Plus de 2.000 versions différentes de la chanson "Comme d'habitude" existent. Sortie en novembre 1967, elle a été reprise ensuite par les plus grands (Sinatra, Presley...) et fut pour la première fois adaptée par Paul Anka. Le crooner repris un autre titre de Claude : "Plus rien qu'une adresse en commun", renommé "Do I Love You". A l'origine, la chanson avait été proposée à Michel Sardou dans une version anglophone mais il l'a refusée. Claude François en remaniera le texte avant de la dévoiler. Claude François a eu une carrière fulgurante mais relativement courte : 16 ans seulement. Assez pour devenir un phénomène. Selon "Le Figaro", à sa mort, le 11 mars 1978, il avait vendu 35 millions de disques depuis la parution de "Belles, belles, belles", son premier succès en 45 tours. Fin 2007, le chanteur aurait écoulé plus de 62 millions de disques, soit 27 millions après sa disparition ! Chaque année, Claude François écoule entre 150.000 et 250.000 albums, et jusqu'à 100.000 DVD ! Des chiffres à faire pâlir plusieurs artistes contemporains qui devraient exploser cette année avec la sortie du film « Cloclo ». Entre 1966 et 1978, environ 45 Claudettes ou "Clodettes" se succédèrent aux cotés de Claude François. La dernière fut embauchée par le chanteur trois jours avant sa mort. Plusieurs d'entre elles se sont lancées dans un procès, il y a quelques semaines, pour des questions de droits à l'image et de dividendes non versés sur les ventes de produits dérivés. Au début de sa carrière, Claude François s'était entouré de quatre choristes... qu'il avait surnommé "les Fléchettes". Le 10 mars, à Paris, il accorde son dernier entretien, à Vera Baudey.