Chanteurs yéyé
Le yéyé est un style de musique pop ayant émergé en France, en Italie et en Espagne au début des années 1960. L'expression est usitée en France et au Québec et vise à désigner, généralement, une musique ou une chanson adaptée d'un succès anglo-saxon, alors très prisée par la jeunesse. Elle désigne aussi bien le public amateur de ces airs que leurs interprètes (les yéyés), la connotation est le plus souvent péjorative et railleuse. Les expressions « les yéyés » ou encore « la période yéyé », usités a posteriori, couvrent généralement la totalité des années 1960-début 1966 (quand ce n'est pas toute la période sixties), sans distinction entre les genres musicaux, les artistes de la nouvelle génération, les créations originales et les adaptations ; alors que « le yéyé » stricto sensu débute à l'automne 1961 avec l'avènement du twist et prend fin au printemps 1966. En France, certains artistes arrivés après ce mouvement, le plus souvent dans les années 1970 et 1980, s'inspirent musicalement de ce style de chansons (par exemple Karen Cheryl, considérée comme la « petite sœur » de Sheila à ses débuts et qui enregistrera avec succès plusieurs adaptations de chansons anglo-saxonnes et italiennes, Étienne Daho dira souvent son admiration pour les artistes de cette époque. En revenant sur sa carrière, Françoise Hardy déclare : « Je n'ai pas honte du tout d'avoir appartenu à ce mouvement. Ces chanteurs qualifiés de yéyé avaient le sens de la mélodie. »
Souvenirs, souvenirs…
Johnny Hallyday, l' « idole des jeunes » et interprète de « Laisse les filles », épouse Sylvie Vartan en 1965. C'est cette même année que le premier hippy français, Antoine, entend mettre Johnny Hallyday en cage dans ses « Elucubrations ». Le chanteur ne manque pas de rétorquer par une autre chanson " Cheveux longs, idées courtes ", un an plus tard. Egalement adepte du twist, qui tourne déjà bien en France, Eddy Mitchell et ses Chaussettes noires, sortent leur premier 45 tours « Tu parles trop » en 1961. « Be bop a lula », « Daniela » ou encore « Eddie soit bon » connaissent le même succès. Deux ans plus tard, Eddy Mitchell ôte ses Chaussettes noires et se lance dans une carrière solo. Parmi ses succès « Toujours un coin qui me rappelle ». Les Chats sauvages de Dick Rivers, toutes griffes dehors, enchaînent les « tubes », « Twist à Saint-Tropez » ainsi que « Est-ce que tu le sais » au rythme du rock and roll et du twist toujours. Et justement, baptisé le « Tino Rossi du twist », Richard Anthony et sa fine oreille « J'entends siffler le train » en 1962. « C'est ma fête » et « Tchin tchin » prennent également le train en marche. Le chanteur sait aussi se montrer contestataire lorsqu'il adapte des textes de Bob Dylan, comme « Ecoute dans le vent ». Hugues Aufray, qui a rencontré l'interprète, auteur et compositeur américain lors d'un séjour aux Etats-Unis, sort en 1965 l'album « Aufray chante Dylan ». Un an plus tard, « Stewball » rejoint au galop « Céline ». Autant de titres qui font école aujourd'hui. Dans le même temps, « La vie en rose » s'achève pour Edith Piaf, le 11 octobre 1963.