Dalida
Dalida, cette « italienne de naissance égyptienne » commence sa carrière au Caire. Elle est consacrée Miss Egypte en 1954 et elle joue également dans des films locaux. Attirée par la France, elle débarque à Paris la même année et débute dans des petits cabarets avec sa voix chaude et sa longue chevelure (brune à l'époque). Elle est remarquée par Lucien Morisse, d'Europe 1 qui deviendra son mentor, puis son mari. Le titre « Bambino » la propulse vers le succès en 1956. D'autres chansons gorgées de soleil suivront : « Histoire d'un amour », « Gondolier », « Les Gitans », « Come Prima », « Ciao ciao Bambina », « Romantica »... Au début des années 60, Dalida s'oriente vers une musique plus en harmonie avec l'Air du temps et conquiert un nouveau public avec ses tubes twist tels que « La leçon de twist » ou « Le Petit Gonzalez ». Son accent s'accorde à merveille avec les mélodies méditerranéennes qu'elle continue aussi à interpréter : « Amore Scusami », « La danse de Zorba » ou encore « El Cordobe ». Mais en 66, un drame vient bouleverser sa vie. Le jeune chanteur italien Luigi Tenco, son nouvel amoureux, se suicide après avoir perdu au Festival de San Remo avec la chanson « Ciao amore ciao » (que Dalida interprète également). Elle tente de le rejoindre mais est finalement sauvée. Elle chante alors le bonheur de rentrer chez soi avec « Les grilles de ma maison » et affirmera sereine « J'ai décidé de vivre ». Dalida commence les années 70 avec un énorme succès « Darla dirladada ». Elle enchaîne les tubes avec « Paroles paroles » en 73, puis l'année suivante « Gigi l'amoroso » et « Il venait d'avoir dix-huit ans », autant de chansons qui sous leur légèreté apparente révèle la force et la faiblesse d'une femme. Elle enregistre aussi des chansons entraînantes : « Salma ya salama » (77), « Le lambeth walk » (78), « Comme disait Mistinguett » (79) sans oublier ses tubes discos tels que « J'attendrai » (76), « Monday Tuesday » (79) ou « Gigi in Paradisco » (80). L'année suivante, on lui reproche son amitié avec François Mitterrand. Dalida prend un peu de recul. Elle enregistrera quelques tubes : « Mourir sur scène », « Lucas »... En 86, elle tourne « Le sixième jour » sous Youssef Chahine. Seulement, après un nouveau drame sentimental, Dalida se suicide dans sa maison de Montmartre, à Paris. Un véritable culte de la chanteuse s'installe.
Vie privée
Le 26 janvier 1967, Dalida participe au Festival de San Remo avec Luigi Tenco, le nouvel homme de sa vie ; sous l'emprise conjuguée de l'alcool et de calmants, ce dernier échoue et le titre, « Ciao amore ciao », n'est pas retenu par le jury. Profondément déçu, le jeune chanteur se suicide en se tirant une balle dans la tête dans sa chambre d'hôtel. Inquiète, Dalida se rend à l'hôtel et découvre le corps de son compagnon. Ils avaient décidé, ce soir-là, d'annoncer leur projet de mariage à leurs proches. Le 16 février 1967, elle interprète « Ciao amore ciao » avec l'intention de chanter pour la dernière fois. Dix jours plus tard, le 26 février, elle tente de mettre fin à ses jours par une surdose de barbituriques, à l'hôtel Prince de Galles à Paris.
• Le 11 septembre 1970 : Son pygmalion et ancien mari Lucien Morisse, avec lequel elle avait gardé de très bons rapports, se suicide d'une balle dans la tempe, dans des circonstances assez troubles, dans leur ancien appartement situé au 7 rue d'Ankara à Paris. Son grand ami, le chanteur Mike Brant, se donne à son tour la mort le 25 avril 1975. Dalida lui avait permis de chanter en première partie de son Olympia à l'automne 1971 et avait contribué à son succès en France. Lors de sa première tentative de suicide en 1974, Mike Brant reçoit la visite de la chanteuse à l’hôpital, pour le soutenir. Ils connaîtront la même destinée.
• Le 18 juillet 1983 : Richard Chanfray, qui fut son compagnon pendant neuf ans, de 1972 à 1981, met fin à ses jours avec sa nouvelle compagne, près de Saint-Tropez, par inhalation des gaz d'échappement de sa voiture. Un autre drame a également marqué la chanteuse : en décembre 1967, tout juste remise de sa première tentative de suicide, elle rencontre un étudiant romain, Lucio, âgé de 18 ans. L'histoire ne dure pas ; elle se retrouve enceinte et le jeune homme la pousse à avorter. L'opération, réalisée en Italie dans des conditions clandestines (l'avortement n'était pas autorisé), la rend stérile.
• À partir de 1967 : La période de crise traversée correspond à un changement d'orientation dans sa carrière. Parallèlement, Dalida entame une thérapie et lit Teilhard de Chardin et Freud. Par ailleurs, entre 1969 et 1971, Dalida a pour compagnon le philosophe et écrivain Arnaud Desjardins mais, celui-ci étant marié, ils préfèrent mettre fin à cette liaison. Vers 1972, elle a une courte relation avec le chanteur Richard Stivell, qui lui avoue être déjà marié. Après sa rupture avec Richard Chanfray, Dalida a encore quelques compagnons. Au moment de son décès, Dalida est en couple avec François Naudy, un médecin rencontré en 1985. Encore une fois, la déception est au rendez-vous, ce dernier se montrant de plus en plus fuyant au fil du temps.
• Au cœur de la vie privée : Dalida se trouve également une relation présumée avec François Mitterrand, qui lui fut prêtée dès 1979. Cette liaison est notamment démentie par Orlando, qui indique que leur relation n'a été que d'amitié. Dalida, qui se définissait comme gaulliste dans sa jeunesse, fait partie des artistes apportant leur soutien au candidat socialiste lors de l'élection présidentielle de 1981. Cette prise de position (elle précise néanmoins avoir soutenu un homme et non un parti) la dessert professionnellement et provoque la division de son public, qu'elle ne réunira tout à fait qu'après sa mort.
Sa carrière
140 millions d'albums vendus dans le monde. En trente ans de carrière, la chanteuse aura été très prolifique. Elle a enregistré près de 2000 chansons en sept langues différentes. C'est en 1956 qu'elle signe son premier succès avec sa chanson "Bambino". Trois ans plus tard, à la fin des années 50, Dalida sort un 45 tours tous les 3 mois ! C'est l'époque de « Histoire d'un amour », « Come Prima », « Gondolier », « Les enfants du Pirée ». En 1974, après la sortie de « Gigi l'Amoroso », Dalida brise un record celui du nombre de disques vendus dans le monde en une seule année. Un titre détenu jusque-là par Frank Sinatra avec « Strangers in the night ». Cette année-là, elle est n°1 dans 12 pays en même temps ! Disque de diamant. Dalida a collectionné les numéros 1 et les récompenses. C'est la première à avoir reçu un disque d'or pour « Bambino » et la première à avoir reçu un disque de platine en 1964. 17 ans plus tard, on créé spécialement pour elle la distinction « disque de diamant » pour avoir écoulé plus d'un million d'exemplaires du même album. Dans le noir. La légende raconte que Dalida a enregistré dans le noir son tube « Il venait d'avoir 18 ans ». Chose surprenante quand on sait que la chanteuse avait peur dans le noir et ne dormait jamais sans lumière. D'ailleurs, le jour où elle s'est suicidée, elle avait pris soin d'éteindre sa lumière avant de se coucher… Quant au titre « Il venait d'avoir 18 ans », c'est une chanson parue en 1973 (c'est la face B de « Gigi l'amoroso ») dont le texte est signé Pascal Sevran. Ce titre est directement inspiré d'un terrible souvenir pour la chanteuse. En 67, elle tombe enceinte d'un étudiant de 18 ans. Elle décide d'avorter. L'avortement étant interdit en France, elle se fait opérer en Italie, opération qui la rendra stérile. Dalida a bâti sa carrière en alternant des classiques à la française, des chansons exotiques et aussi des reprises, des adaptations en français de chansons étrangères.Elle interprète « Moi, je veux mourir sur scène ». Mais, considérant que la vie ne peut plus rien lui apporter, elle décide de s’endormir à jamais la nuit du 2 mai 1987, son dernier message. Pardonnez-moi, la vie m’est insupportable.