Les Bourgeois de Calais
Simple formation acoustique entre 1958 et 1960 sous le nom de « Black’n’White », le groupe électrifie sa musique en 1960 et devient Les Bourgeois de Calais. Il faut attendre 1 an pour qu’André Vasseur devienne le chanteur d’un groupe jusque-là purement instrumental. Et aucun problème de nuisance sonore puisqu’ils répètent dans « La salle Centrale » tenue par les parents des frères Lachèvre. De bals en galas, le groupe s’impose dans la région jusqu’à passer à la télé, participant à la Coupe « Age Tendre & Tête De Bois » en 1962. Dans la foulée, une première maquette est réalisée à la demande du représentant du Nord de la France du label Pathé Marconi. Deux sessions enregistrées en direct d’où sortiront 8 titres édités sur deux disques souples… qui finiront par être perdus ! C’est le chanteur guitariste anglais Jeff Parker qui prend le poste. C’est donc avec lui que le groupe enregistre son premier 45t 4 titres en septembre 1962 avec un Jean Guiguet encore convalescent. Joël Parmentier est donc de la partie. A noter que deux titres originaux (« J’ai besoin d’amour » et « J’ai 20 ans ») sont signés Jean-Raoul Champion, le bassiste des Météores, groupe rival de la région. Ils commencent alors à tourner sur Paris et accompagnent Long Chris sur quelques dates. En 1963, ils enregistrent le deuxième EP chez Musinor, le label belge de Philippe Hornez, représentant Pathé Marconi. Grave erreur puisqu’ils sont sous contrat exclusif avec Pathé Marconi ! Le succès aidant, tout rentre dans l’ordre et le groupe poursuit sereinement sa nouvelle saison estivale au Normandy du Touquet et sillonne le sud de la France et l’Espagne. Sans Jeff Parker parti se marier en Angleterre. En 1965, Les Bourgeois de Calais reprennent du service avec un line up remanié puisqu’au côté de Claude Lachèvre et Patrick Legros on retrouve les anciens Yeomen : le bien connu Joël Parmentier, Jean-Pierre Castelain et Jacques Gressier. Avec Jeff Parker, ils partent enregistrer à Londres un EP qui ne verra jamais le jour… Il faut attendre 1966 pour découvrir leur dernier EP où Pierre Lachèvre officie désormais derrière la console et Jacques Gressier comme organiste. Un dernier sursaut sans lendemain… Ou presque puisqu’en 1995 tous leurs morceaux sont édités. Et pour Jeff Parker et Pierre Lachèvre de remonter le groupe en 1997. Jean-Pierre Castelain, Claude Lachèvre, Patrick Legros, Jacques Gressier et Joël Parmentier deviennent le groupe psychédélique Les Fleurs de Pavot ; Jeff Parker devient vendeur de voiture en Angleterre.
Les Lionceaux
Le groupe de rock « Les Lionceaux » est né à Reims en 1961. Le Golf Drouot en 1962, l’émission d’Albert Raisner « Age Tendre et Tête de Bois » en 1963, puis des disques chouchous de la célèbre émission « Salut les Copains » comme Quatre garçons dans le vent, Je te veux tout à moi, ou Je ne peux l’acheter, autant de titres adaptés des Beatles qui ont fait des Lionceaux l’un des groupes mythiques des années 60. Treize Lionceaux, dont Herbert Léonard, se sont succédés jusqu’à la séparation du groupe fin 1966, et c’est à l’occasion de la sortie du livre (fin 2004) que leur a consacré Alain Dumont, le premier chanteur du groupe (en 1962 et 1963), que les Lionceaux se sont retrouvés avec l’envie de recommencer ! Depuis, les concerts se succèdent ... Un album 30cm vinyle a été édité en 2011 pour les 50 ans du groupe. C'est un album qui reflète notre répertoire, de Cliff Richard à Chuck Berry, Ricky Nelson, et bien sur les Beatles qui ont une place à part dans nos concerts, où un set leur est consacré. Je vous rappelle également la particularité de notre groupe : tous les titres sont chantés en français. Les Lionceaux sont les dignes représentants de ces « Anti Yéyé » chers à Christian Eudeline dans son ouvrage « Anti Yéyé, une autre histoire des sixties » paru chez Denoël. Par opposition aux Sheila, Sylvie Vartan et autres Claude François, des artistes comme Michel Polnareff, Ronnie Bird, Antoine et bien sûr Les Lionceaux jouent la provocation et revendiquent une filiation directe avec le rock. Au total, ces quatre (sic) excellents musiciens dans le vent vont interpréter trente titres, dont une dizaine de reprises signées Lenonn McCartney et enregistrer sept 45t. Pourtant l’histoire des Lionceaux ne s’arrête pas là. En 1992, Alain Hattat et Michel Mathieu enregistrent un medley de leurs meilleurs titres. Mais le soutien de François Jouffa n’arrive pas à transformer leur investissement (100 000 Francs) en jack, pot. L’échec est cuisant. Le groupe se sépare en 1966. Après une tentative de retour éphémère en 1992, les Lionceaux réapparaissent en 2005 sous la dénomination Les Lionceaux Revival avec une formation faite comme aux débuts de 3 guitares, une batterie et leur premier chanteur Willy. Les Lionceaux Story de l’autre avec Alain Hattat, Jean-Claude Dubois, Jean-Louis Percy et Bruno Arrigoni. Alain Hattat décède le 25 janvier 2017 et quelques jours plus tard, Jean-Claude Dubois.
Les Sunlights
Les Sunlights c'est avant tout une histoire de famille, celle des trois frères Cogoni originaires de Roubaix : Bruno (guitare solo), Serge (guitare rythmique) et Aldo (batterie), rejoint à la basse par le belge Jean-Paul Van Houtte. Très vite le groupe a le vent en poupe, signant chez Decca, composant l'indicatif du feuilleton radiophonique d'Europe 1 « Les Malheurs de Sylvie », accompagnant rien de moins que Gene Vincent lors de sa tournée française de 1963... Tout aurait pu sourire au groupe. Malheureusement dans un style instrumental très en vogue à l'époque, les ventes ne décollent pas. En 1965, ils enregistrent avec un nouveau bassiste un 45 à Londres dans un registre british beat assez jouissif (« Do The Dog » de Rufus Thomas et « I'm Lonely »), deux pistes chantées. Malheureusement cela ne suffira pas malgré un succès d'estime et un 45T voué à devenir légendaire. C'est en 1966 que le groupe trouve la formule qui les rendra célèbre en reprenant « Le Déserteur » de Boris Vian, morceau qui fera un carton et les incitera à continuer dans ce registre très éloigné de leurs débuts flamboyants. Si l'intérêt pour l'amateur de rock est assez faible, il n'en est pas de même pour les faces B que le groupe concoctait. Vous connaissez la formule « chassez le naturel... », Et bien les Sunlights avaient le bon goût de ne pas tourner le dos à leurs premières amours et offraient en face B de purs pépites beat. Et c'est le cas sur cet EP emblématique du groupe. En face A, succède au tube « Le Déserteur », le splendide « Plus d'amis » qui fait toute la démonstration du bon goût et du savoir-faire dont était capable de faire preuve les frères Cogoni. Les amateurs de british beat doivent absolument jeter une oreille à « C'est Fini (I'm Lonely) » en face B, porté par un riff de guitare dévastateur qui tranche singulièrement avec le style varié' du morceau « Le Galérien » qui le précède. Room est un morceau rythmé avec des passages très syncopés. Ce disque se vendra très mal et marquera la fin de la carrière instrumentale des Sunlights. En fait Les Sunlights étaient un groupe instrumental malgré eux en ce sens qu’ils ont toujours aimés et voulu chanter. Pendant un an, ils vont travailler durement. Serge multiplie les petits boulots dans le sud, Aldo une carrière solo.