Les Fingers
Saluons donc « Les Fingers ». Groupe instrumental, qui naissent début 1962 à l'instigation de Jean-Claude Oliver, un pied-noir qui fait ses débuts à l'hôtel Aletti d'Alger la Blanche, alors française avant de monter à Paris en 1959 jouer avec les orchestres d'Armand Canfora, de Léo Clarens. Trumpet boy ou Georges Jouvin, avec qui il collabore longtemps et qui l'incite à devenir musicien de studio. C'est précisément en constatant qu'il supplée plus qu'à son tour des membres défaillants ou limités techniquement, de groupes alors portés aux nues qu'il se dit qu'il aurait tout à gagner en montant son propre ensemble. Arrivent dès lors Marcel Bourdon ù la rythmique» Jean-Marie Hauser à la batterie et Yvon Rioland à la basse. Tous ont un sacré bagage : ainsi, Rioland a joué avec l'orchestre de Marc Taynor CI a enregistré le thème du petit train d'Interlude, de la seule chaîne de télévision, sur sa « Texas » munie d'un vibrato. En 1963, ils passent leur été sous le chapiteau de Monte-Carlo, dressé à Monaco, pour deux prestations de deux fois une demi-heure. Et à minuit, ils partent en trombe jouer au fameux Vieux Colombier de Juan-Ies-Pins. Ils réalisent aussi une tournée avec RMC et restent une saison complète au Théâtre Saint-Martin, d'où ils passent chaque soir en direct sur les ondes de RTL. En fait» leur haut professionnalisme fait merveille sur scène, ainsi en 1964 pour le car-podium de RTL qui voit deux départs : celui de Rioland, qui préfère rester en studio avec Mireille Mathieu et Michel Delpech et est remplacé au pied levé par l'ex-Drivers Hermès Alesi (et pourtant, il n'a rien d'un pilote de FI) puis par Hadi Kalafate, qui connait en la circonstance son troisième groupe, après Les Cyclones.En 1962, le groupe obtient le Grand prix Charles Cros et le Grand prix public, pour "Banjo Song". L'année suivante le groupe se dissout. En 1963, le groupe reste au Vieux Colombier à Juan-les-Pins et au Théâtre.
Le temps des succès
On les verra aussi accompagner Claude François à ses débuts, un chanteur nommé Jean-Yves Grand au Golf Drouot ou Line Renaud qui déjà très maternelle les prend sous son aile, les fait passer avec cite à la télévision et enregistrer chez son mari Loulou Gasté qui leur compose même une chanson. Top secret. Pas peureuse. Line ! Et ce serait eux et non Les Chats» ce que dément formellement Jean-Claude Roboly, qui assurent derrière Dick Rivers dans le dernier EP des Chats incluant « Je reviendrai » qui devient en fait avec leur apport « C'est joli comme ». Côté disque, ça frôle le stakhanovisme et la perfection, puisque entre juillet 1962 et 1965, ils sortiront huit super 45 tours» un 25 cm et trois 30 cm chez Festival, soit près de cinquante titres. Ainsi le premier, avec rapport d'Armand Molineui (ex Chats sauvages) à la batterie, qui donne Le Chemin de la Joie qualifié d'«euro spiritual» et signé A, Borly et D. Hortis ; Pas cette chanson un madison d'Enegun et Bernet ; Le grand M (Nancy Becker-Victor) et Les hommes joyeux, là encore un «euro spiritual» d*A. Canfora et D. Hortis, accompagné d'un gentil petit mot de la jolie Nicole Paquin qui déclare dans un français de cuisine : « Cet enregistrement remarquable m'a fait oublier le nombre trop grand de nouveaux groupes et m'a même fait oublier que j'avais déjà apprécié Les Shadows ». Trente ans après JC Olivier est un homme qui a réussi, il possède son studio d’enregistrement le studio Robespierre et il produit toute sorte de musique
• Leurs différents succès : Suit peu après de « Finger Print », « Desafinado », « L'idole des Jeunes » et « Monsieur », sur pochette traditionnelle les montrant en studio. Puis une volée : le troisième disque DC comprend que des compositions de J.C. Oliver et de J. Arel comme « Les Cavaliers de feu » qui sont un de leurs meilleurs morceaux. « Un jour tu me reviendras », « Telstar ». Quatrième production mec Diamant (Diamonds), « Les guitares de décembre », « Ton ballon « (Toy Balloon » et « How Do You Do It ») avec une photo qu'on dirait traitée à l'ordinateur Arrive le cinquième intitulé « Spécial Blue-jeans » avec une pochette en fond de guitares, comprenant « Spécial Blue-Jeans » qui sera l'indicatif de l'émission de Radio Andorre. Suit l'indicatif de l'émission « Spécial Blue-Jeans » avec « Fingers Of Rythm », « Say Wonderful Things To Me », « Teenage Trouble » et de nouveau « Top Secret ». Le sixième obtient le Grand prix public 1964 et les montre avec leur profil.
Le temps des fissures
En 1965, le groupe se dissout pour des raisons à la fois objectives et subjectives. D'abord, parce que la mode amenée par Les Beatles, le Mersey Beat est en train de tout ravager, et aussi parce que leur mentor et directeur artistique Jean Greblin tombe malade, ce qui fait que la firme Festival ne leur accorde que peu d'importance, malgré leur indéniable succès en scène. C'est ainsi que « Never Love A Stranger » cartonne au hit-parade japonais et qu'aucune promotion n'est faite en direction de ce pays, au contraire de Claude Ciari ou d'Adamo qui surent exploiter durablement cette veine. Ils auront tout de même, en trois ans de carrière, obtenu en 1964 le « Grand prix Charles Cros » et le « Grand prix public », pour Banjo Song et accompagné Line Renaud dans « Hully Gully » et « Billhoard de mon cœur. El ils se flattent du compliment fait par le directeur artistique des Shadows, qui leur assura qu'ils formaient le groupe le plus approchant du groupe de Hank, Bruce, Terry et Tony, Ce que confirma Bruce Welch dans ses mémoires, en les qualifiant de «Shadows français»... Restera dans notre souvenir celui d'un ensemble à la superbe virtuosité, très technique, très « pro » qui manqua sans doute d'un peu d'âme pour atteindre durablement le cœur des copains et surtout trois bons morceaux : « Spécial Blue Jeans » chanté de son côté par Dany Logan. « Les Cavaliers de feu » et « Banjo Song », l'aurais pas pu les faire durer longtemps, les Fingers. Le groupe remporte le Grand prix du public, pour leur Banjo Song.
• 40 ans après : Jean-Marie Hauser fui durant quinze ans batteur de studio et a accompagné à l'Olympia les deux Michel, Delpech ci Polnareff ainsi que Gloria Gaynor au Midem, où il s'est produit à de nombreuse reprises. Yvon Rioland est resté musicien de studio. Jusqu'en 1969, il est avec Michel Delpech, puis avec Mireille Mathieu et Gilbert Bécaud. A partir de 1970, il joue pendant quatre ans avec Charles Aznavour, avec qui il fait trois fois le tour du monde, comme dans la chanson. Il accompagne ensuite André Benichou au Canada en 1976, joue « La Toccata » de Bach et enregistre l'album « Jazz Guitar Bach » et remplaça même au pied levé le batteur de Tom Jones à ta Royal Performance de Londres. On le retrouve ensuite chez AZ avec C Jérôme et Michelle Torr, pour qui il dirige l'orchestre tors du Grand Prix de l’Eurovision en 1977 à Wembley.
• Du jazz au rock 62-64 : Après, un petit rodage sur la Côte à Saint-Tropez et Monte-Carlo. Là ils rencontrent un batteur monté sur des ressorts, Claude François. En septembre 1962, ils enregistrent un album en public au Caramel, en haut des Champs-Elysées, rebaptisé le Madison Club. Cela donne l'album Jean Claude Olivier et ses Fingers au Madison Club. Claude François est aux percussions sur certains morceaux. Puis Jean Claude Olivier les laisse pour faire une carrière solo. Au printemps 63 ils sortent un 45 tour avec Hully Dolly Gully, composé par Jean-Pierre en hommage à Hello Dolly. Deux autres 45 tours suivront avec Ruby Baby, Say mama, puis SLC Surf pour servir d'indicatif à l'émission phare Salut les Copains. Ils feront un cinquième disque en 1964 dans une formation renouvelée suite aux départs de tout le monde sauf Jean-Marie ! Les nouveaux sont Willy Lewis, le batteur nomade, J-P Mulot à la basse, Pierre Doragon à la guitare, François Jeannot au saxo ténor et Jean-Claude Petit à l'orgue. Les Fingers étaient réputés pour leurs qualités musicales, ils ont tourné en 1963 avec Claude François.