Les Chats Sauvages
Les Chats Sauvages est le nom d'un groupe de rock français, apparu le 12 mai 1961 avec la sortie d'un premier super 45 tours, qui connaît d'emblée un succès national. Sa carrière sous contrat phonographique avec la maison de disques Pathé Marconi va durer, de mai 1961 à mai 1964 et se prolonger jusqu'à fin 1964-début 1965 sur scène. Il sera le principal concurrent des Chaussettes noires. Le groupe à l'origine se compose de : Dick Rivers (Hervé Forneri), au chant 1961/été 1962 ; John Rob (Jean-Claude Roboly), à la guitare solo ; James Fawler (Gérard Roboly), à la guitare rythmique ; Jack Regard (Gérard Jacquemus) à la guitare basse, décédé en 1974 ; Jack fut brièvement remplacé à la basse fin 1963 par Rod « Boots » Slade le bassiste de Georgie Fame ; Willy Lewis (William Taïeb), à la batterie. Ce dernier sera successivement remplacé après son départ en octobre 1961 par Armand Molinetti jusqu'en avril 1962 (qui ne sera jamais vu sur aucune photo), puis Smokey Dean (Dean Shelton), un jeune batteur anglais pour le deuxième album, ou encore Mr. Lendock Julien Docenl, André Ceccarelli, à partir de mai 1962 jusqu'en février 1964, enfin Michel Santangeli pour le dernier super 45 tours et leurs derniers galas. Un jeune batteur-guitariste belge Claude Culot, (auteur de Petite Marie pour Francis Cabrel), mais ceci n'est nullement confirmé. Tous les membres du groupe sont de Nice, sauf le premier batteur né à Tunis et le bassiste né à Charleval. Les Chats vendront plus de 2 millions de disques.
Le temps des succès
Après de vaines tentatives auprès de maisons de disques italiennes, c'est finalement chez Pathé France que Les Chats Sauvages débutent leur carrière. Profondément influencés par Cliff Richards ou encore les Shadows, Dick Rivers , le chanteur, John Rob, le guitariste, James Fawler, Jack Regard, le bassiste, et Willy Lewis, le batteur, sortent leur premier disque, « Ma p'tite amie est vache » en 1961. Le groupe, naturellement popularisé grâce à sa musique, profite également de la représentation que fait d'eux Siné. Le dessin des chats « rockants », utilisé pour leur grosse caisse, est repris pour les pochettes de disque.
• Leurs grands succès : A la faveur de leur venue au festival de Juan les Pins, passage obligé de l'époque pour les « enfants du rock », ils enregistrent, en 1961 toujours, un album qui comprend notamment « Twist à Saint-Tropez », tiré du morceau de Guy Laffite, et « Est-ce que tu le sais », inspiré par Ray Charles et son « What'd I say ». Les amateurs de rock ne tardent pas à s'enflammer pour les Chats sauvages, qui se produisent au Palais des sports à la fin de l'année. Ils électrisent la salle de spectacle, qui est ravagée par les fans emportés. 1961 est décidemment une année prolifique pour le groupe qui sort « Tu peins ton visage » et « Sous le ciel écossais » en 1962. Armand Molinetti, l'ancien musicien de Xavier Cugat, a alors remplacé Willy Lewis, parti rejoindre les Champions. Quant au batteur anglais, Dean Shelton, il vient renforcer les Chats après « Oh oui ».
• Les chats, deuxième version : Il faut attendre le retentissant « Derniers baisers », quelques mois plus tard, pour que le public découvre le successeur de Dick Rivers, Mike Shannon. Le chanteur, n'a guère le temps de souffrir de la comparaison. Après la sortie d' »Une fille comme toi » en 1963, Les Chats Sauvages n'hésitent pas à emprunter au répertoire des Beatles, d'abord avec « Elle t'aime » et « Seul », reprises respectives de « She loves you » et de « Boys ». On ne reconnaît plus la patte des Chats Sauvages qui finissent par se séparer en 1964 après « Je suis prêt », d'après « That's all right » de Mickie Most. Pour autant, Les Chats Sauvages reviennent sous le nom des Chats Renaissants en 1972, sous l'impulsion de Jack Regard. Une aventure qui prend fin rapidement avec la mort du bassiste deux ans plus tard. Ils vont réapparaitre à trois reprises, de façon brève. D'abord en 1981 sur une idée de Jean-Paul Guiter qui en parle à Dick. « Pourquoi ne pas rassembler Willy et les frères Roboly pour un unique superbe album », édité chez RCA, qui parait l'année suivante, pour célébrer les 20 ans de leur époque.
Le temps des fissures
Dick Rivers, qui veut entamer une carrière en solo, rompt avec le groupe durant l'été 1962, après un gala en août à Nantes. Malgré ce départ imprévu et définitif (et en attendant l'engagement et la venue prochaine de Mike Shannon), il reste à assurer 36 galas sur les 40 que le groupe a signé. Le groupe respecte ses engagements avec la présence au chant de Thierry Thibault (le chanteur ne put jamais officiellement être intégré au groupe. La tournée est un succès (bien que le groupe soit obligé d'annuler un gala prévu à Châtelet en Belgique le 9 septembre 1962 et soit remplacé au pied levé par Richard Anthony). Pour revivre le groupe, les frères Roboly ont l'idée de rassembler autour d'eux en 1999, des amis musiciens. La carrière étant devenue « chaotique ».
• Le départ de Dick Rivers : Le départ de Dick Rivers affecte la popularité du groupe, qui néanmoins poursuit sa carrière en le remplaçant par Mike Shannon. Ce renouveau est ponctué par deux importants succès : la chanson Derniers baisers en octobre 1962, (adaptation française de Sealed with a Kiss, reprise avec succès par Nancy Holloway, et C. Jérôme en 1986, puis, sur des paroles différentes, par Laurent Voulzy en 2006), et Obsession, dans leur dernier 45 tours, en juillet 1964, une chanson de Doc Pomus et Mort Shuman adaptée par Pierre Saka. La plupart de leurs EP 45 tours et album 33 tours contiennent des adaptations de succès anglais, notamment de Cliff Richard and The Shadows, d'Helen Shapiro, Mickie Most, mais aussi américains de Gene Vincent, d'Elvis Pres : ley, Eddie Cochran, Sam Cooke, Willie Dixon, Bryan Hyland, The Crickets, The Four Seasons, The Strangeloves, etc. Leurs adaptations se classent souvent dans des « hit-parades » francophones.
• Cessation d’activité artistique : Les Chats Sauvages cessent leur activité artistique fin 1964 après leur dernier EP sorti en juillet 1964. Une tournée au Québec avait été prévue mais ne se fera pas. Enfin en février 65, Jean-Claude Roboly fait un voyage aux États-Unis pour y promouvoir le lancement des Chats qui malheureusement n'aboutira pas. (En juin 64 un certain nombre de titres avaient été enregistrés en anglais pour ce projet)... C'est le point final de l'aventure des Chats Sauvages dans les années 60. On retrouve les Chats Sauvages à l'affiche du festival de rock organisé au Palais des Sports de Paris par Disco Revue le 27 janvier 63, avec Gene Vincent en vedette et les Chaussettes Noires avec Eddy Mitchell. Le 22 juin 1963 ils passent Place de la Nation pour le concert du magazine Salut les Copains, où ils interprètent « Allons reviens danser ».face à une marée agitée.
• Les Chats Renaissance: En 1970 : Jack Regard remonte un groupe nommé Les Chats Renaissance avec des pointures de sa Provence natale mais qui ne connait qu'un succès d'estime avec la publication d'un unique album 33 tours. Ils vont réapparaitre à trois reprises, de façon brève. D'abord en 1981 sur une idée de Jean-Paul Guiter qui en parle à Dick. « Pourquoi ne pas rassembler Willy et les frères Roboly pour un unique superbe album ? », édité chez RCA, qui parait l'année suivante, pour célébrer les 20 ans de leur grande époque. Cet album est enregistré au château d'Hérouville (Val-d'Oise), le studio de Michel Magne, dirigé par Laurent Thibault en août 1981, après des semaines de répétitions et de mise au point. Dick Rivers en est l'unique producteur. Le groupe est complété par deux musiciens additionnels qui participent à toutes les sessions : Jacques Mercier en troisième guitare - qui sera également à la direction musicale et à la réalisation et Henri Sère à la guitare basse. Ils réapparaîtront également en 1987, dans un album paru chez Mondane, à l'initiative de Mike Shannon, et des frères Roboly.