Salut les Copains
Lancée durant l'été 1959 sous forme d'émission hebdomadaire, l'émission passe dès le 19 octobre de la même année à une fréquence quotidienne, du lundi au vendredi entre 17 h et 19 h. Elle aurait réuni jusqu'à 40 % des 12-15 ans. Ce succès est relayé par le magazine mensuel Salut les copains, lancé en juillet 1962. Il va vite s'avérer un vrai phénomène de presse avec une diffusion de l'ordre d'un million d'exemplaires. L'émission révèle le soir du 22 juin 1963 une puissance de mobilisation que personne n'aurait pu imaginer auparavant. Sans aucune autre promotion que quelques annonces passées les deux ou trois jours précédents au micro de SLC, faisant savoir que se tiendrait un concert gratuit avec Johnny Hallyday en vedette place de la Nation à Paris, quelque 150 000 jeunes accourent sur les lieux. Du jamais vu. Les observateurs, journalistes, responsables du maintien de l'ordre, et jusqu'aux organisateurs eux-mêmes, sont stupéfaits. L'événement entre dans l'histoire comme la « folle nuit de la Nation ». L'apogée de l'émission se situe entre 1961 et 1965. À partir de 1966 le marché de la variété musicale pour les jeunes commence à se stratifier par âges, et à se segmenter entre styles différents (la rivalité entre Antoine et Johnny Hallyday est à cet égard un épisode significatif). De plus, sont apparues sur les autres radios des émissions dont la concurrence se fait de plus en plus sentir. Sur RTL, Minimax de Président Rosko importe le rythme frénétique et le ton des « radios pirates » anglaises, triomphe chez les amateurs de pop britannique, et aurait dès fin 1966 dépassé l'audience de SLC. L'émission peine à se renouveler et décline. Elle est déprogrammée, dans l'indifférence générale, dix ans après sa création, en 1969. Peu avant, Johnny Hallyday prononçait cette cruelle oraison funèbre : « Il vaut mieux qu'elle crève. Elle est devenue complètement ringarde. Même les enfants ne sont pas assez débiles pour l'apprécier, désormais. » À partir de 1962, l’éclosion de la vague « yé-yé » une appellation que l’on doit au sociologue Edgar Morin, fera de Salut les copains la référence de toute une génération. Sa popularité doit aussi beaucoup au style si personnel de son animateur. Daniel « Oncle Dan ». Les évènements de mai 1968 signent la fin de l'époque « yéyé » et l'émission "salut les copains".
• Le chouchou de la semaine : Diffusé en début et en fin d'émission, ainsi qu'à la reprise après la grande pause pub de milieu d'émission, il était assuré de 15 passages aux heures de plus grande écoute la semaine où il était choisi. Le passage en chouchou n'était toutefois pas une garantie de montée du disque au hit-parade. Ainsi, après l'énorme succès de Yeh yeh par Georgie Fame, sa chanson suivante Getaway fut programmée en chouchou, mais sans devenir un « tube » comparable.
• Gros plan : Coup de projecteur sur un groupe ou un artiste dont on passait trois chansons successivement. Cette rubrique aida rapidement le public à se familiariser avec le "son" d'artistes moins connus, et ainsi à les apprécier. Il arrivait dans certains cas (par exemple les Nashville Teens) que les artistes fussent présents sur le plateau et interviewés par Daniel.
• Coup de chapeau (coin du spécialiste) : Une même chanson exécutée dans trois versions, et parfois dans deux langues, différentes. Les reprises de « standards » du rock ainsi que les nombreuses traductions françaises de succès anglo-américains permettaient de fournir régulièrement cette rubrique. Exemple : 3 versions de Mercy (version blues originale).
Générique
L'indicatif musical du premier générique de SLC a été Rat Race, de Count Basie. Daniel Filipacchi était déjà le Co animateur d'une autre émission culte d'Europe n°1, Pour ceux qui aiment le jazz. D'où le choix de ce morceau. Suivit Brother Daniel, composé par l'organiste américain Lou Bennett en hommage à Daniel Filipacchi. Le titre figure sur le premier album de Lou Bennett, Amen. L'indicatif musical qui a marqué le plus les auditeurs de l'émission a été sans doute Last Night, instrumental des Mar-Keys. Les Mar-Keys étaient le premier groupe à développer le Memphis Sound, le son des studios Stax de Memphis (Tennessee). Une version plus « française » du riff des Mar-Keys est devenue l'indicatif de SLC en 1962 : SLC twist d'Eddie Vartan. Les breaks du début étaient conçus pour accueillir les voix de Petula Clark, Johnny Hallyday et Sylvie Vartan. Les modes se succédant en France, l'indicatif suivait alors : après SLC Twist, Les Gamblers (groupe de Claude François) ont créé SLC Surf... A suivi une période floue pendant laquelle l'indicatif a été joué par Bill Doggett (Hold It), puis par le David Rockingham Trio (Dawn), Lonnie Mack (Memphis), avant 1966, date de l'arrivée à l'antenne des jingles packages historiques de SLC, composés par Michel Colombier. À partir de cette période, l'indicatif de SLC reprend le thème SLC Salut les copains développé en version longue. Symboles des années yéyé, l'émission de radio et le magazine « Salut les Copains » étaient les rendez-vous incontournables de toute une génération. Cet été, France 3 fait revivre le phénomène SLC par le biais d’une série documentaire en quatre volets. A suivi une période floue joué par Bill Doggett (Hold It), organiste de jazz américain. À partir de cette période, en 1966, l'indicatif de SLC reprend le thème développé en version longue.