SLC (Une Émission)
Salut les copains était une émission de variétés (pop music), lancée le 19 octobre 1959 sur Europe 1 par Frank Ténot et Daniel Filipacchi (inventée par Jean Frydman), qui était diffusée du lundi au vendredi entre 17 h et 19 h. Un sondage indique que 40% des 12/15 ans écoutaient cette émission. L'émission gagna un vaste public, en partie par sa conception très structurée qui lui assura une audience plus fidèle que si elle n'avait été qu'une simple succession de chansons dans le désordre. La pub était assurée par Vonny qui, par la suite, a été chargée de courts billets dans l'émission. On a pris conscience de l'importance de ce public et du phénomène social qu'il représentait, lors du concert Place de la Nation, organisé par Europe N°1 le 22 juin 1963, (à l'occasion du premier anniversaire du magazine Salut les copains. Deux cent mille jeunes se sont réunis pour applaudir Sylvie Vartan, Richard Anthony, Dick Rivers et les Chats sauvages, Danyel Gérard, les Gams, Nicole Paquin et Johnny Hallyday. Peu après l'évènement, le sociologue Edgar Morin dans un article du Monde titrait Le temps des yéyés, donnant ainsi naissance à cette appellation qui désormais allait coller à la peau des artistes yéyés.
• Présentateurs : Outre Daniel Filipacchi et Frank Ténot, Lucien Morisse, le chanteur Carlos, Hubert Wayaffe dit Hubert.
• Les rubriques de Salut les Copains : Une partie du succès de l'émission, et de sa perception comme telle, venait du fait qu'on ne se contentait pas d'y passer simplement des disques à la suite comme sur les autres stations. Elle possédait une structure, un concept, devenant même un rituel incontournable apprécié par de nombreux fans. Pour résumer, c’est la radio sur laquelle on invente le « matraquage » des chansons, la cohérence absolue de la programmation musicale (avec la première playlist en France), une mise en scène de la publicité, une modernisation de l’information avec beaucoup de reportages des « vrais gens ».
• Le chouchou de la semaine : Diffusé en début et en fin d'émission, ainsi qu'à la reprise après la grande pause pub de milieu d'émission, il était assuré de 15 passages aux heures de plus grande écoute la semaine où il était choisi. Le passage en chouchou n'était toutefois pas une garantie de montée du disque au hit-parade. Ainsi, après l'énorme succès de Yeh Yeh par Georgie Fame, sa chanson suivante Getaway fut programmée en chouchou, mais sans pour autant un tube comparable.
• Gros plan : Coup de projecteur sur un groupe ou un artiste dont on passait trois chansons successivement. Cette rubrique aida rapidement le public à se familiariser avec le "son" d'artistes moins connus, et ainsi à les apprécier. Il arrivait dans certains cas (par exemple les Nashville Teens) que les artistes en question fussent présents sur le plateau et interviewés par Daniel.
• Coin du spécialiste : Une même chanson exécutée dans trois versions, et parfois dans deux langues, différentes. Les reprises de "standards" du rock ainsi que les nombreuses traductions françaises de succès anglo-américains permettaient de fournir régulièrement cette rubrique. Exemple typique : trois versions de "Mercy" (la version blues originale et des Rolling Stones).
• Générique : L'indicatif musical du premier générique de SLC a été Rat Race, de Count Basie. Daniel Filipacchi était déjà le Co-animateur d'une autre émission culte d'Europe n°1, Pour ceux qui aiment le jazz. D'où le choix de ce morceau. L'indicatif musical qui a marqué le plus les auditeurs de l'émission a été sans doute Last Night, instrumental des Mar-Keys. Les Mar-Keys étaient le premier groupe à développer le Memphis Sound, le son des studios Stax de Memphis (Tennessee). Une version plus « française » du riff des Mar-Keys est devenue l'indicatif de SLC en 1962 : SLC twist d'Eddie Vartan. Les breaks du début étaient conçus pour accueillir les voix de Petula Clark, Johnny Hallyday et Sylvie Vartan. Les modes se succédant en France, l'indicatif suivait alors : après SLC Twist, Les Gamblers (groupe de Claude François) ont créé SLC Surf... A suivi une période floue pendant laquelle l'indicatif a été joué par Bill Doggett (Hold It), Lonnie Mack (Memphis), avant 1966, date de l'arrivée à l'antenne des jingles packages historiques de SLC, composés par Michel Colombier. À partir de cette période, l'indicatif de SLC reprend le thème SLC Salut les copains développé en version longue. Chaque jour est diffusée au moins une nouvelle chanson en français, ce qui aiguillonne toute l’industrie du disque émerveillée par l’eldorado rock. Quand les petites radios à transistor et à piles sont apparues, personne n’imaginait qu’elles aboutiraient massivement chez les jeunes.

C’était au temps où, au lycée, les garçons devaient avoir les cheveux rasés derrière les oreilles et les filles étaient interdites de pantalon. Au temps de l'apparition des premiers transistors et tourne-disques portables. A l'époque où une émission de radio va enflammer et rassembler une jeunesse qui n'avait jusque-là pas son mot à dire. Lancée le 19 octobre 1959 sur les ondes d'Europe n° 1 par Frank Ténot et Daniel Filipacchi, tous deux fous de jazz, « Salut les copains » (SLC), devient vite l'émission-phare des baby-boomers. Le rendez-vous quotidien, entre 17 et 18 heures, des collégiens et des lycéens. Durant cette tranche horaire, animée par Daniel Filipacchi, défilent ceux que l'on nomme alors les « rockeurs » : Elvis Presley, déjà star aux Etats-Unis, et de jeunes inconnus tels Dick Rivers et son groupe Les Chats sauvages, Eddy Mitchell et ses Chaussettes noires, ou encore le presque ado Johnny Hallyday ; tous pionniers du rock'n'roll en France. Une époque, les années 1960-1970, que nous fait revivre ce charmant document diffusé en quatre épisodes,
où, quinze ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'adolescence était considérée comme une rapide transition entre enfance et âge adulte. C'est justement parce que les ados se sentaient dédaignés que leur ferveur en une culture qui leur est uniquement réservée va décupler. Flairant la bonne affaire, les maisons de disques lancent de nouvelles voix à tour de bras : apparaissent Richard Anthony, Sylvie Vartan, Françoise Hardy, Petula Clark, puis Sheila, Frank Alamo, Hervé Vilard, France Gall, Claude François, Hugues Aufray Christophe. Sans oublier d'éphémères célébrités tels les groupes Les Surfs, Les Gam's ou Les Parisiennes. Mais les copains adorent aussi Claude Nougaro et Leny Escudero, des chanteurs à texte qu'ils placent, dans leur panthéon musical, aux côtés des vieux de la vieille, Jacques Brel et Georges Brassens. Les années yéyé ne font pas uniquement référence aux chansons d’amour. Quelques années plus tard, c’est La Californie de Julien Clerc.
