Sheila
La jolie petite Sheila est née Anny Chancel, le 16 août 1945. Ses parents, André et Micheline Chancel, sont commerçants en confiserie sur les marchés de la région parisienne. Au début des années 60, Anny chante dans un groupe de rock, Guitares Brothers. C'est Claude Carrere qui repère la jeune fille et lui fait signer son premier contrat solo. Sheila enregistre son premier 45 tours, « Sheila ». En 1963, Sheila devient du jour au lendemain une vedette populaire. Son deuxième essai « L'école est finie » l'imposera plus encore, atteignant des records de ventes en s'écoulant à 1,5 millions d'exemplaires. C'est l'époque des yéyés, son producteur lui crée une image de sage jeune fille dans le vent, vêtue d'une jupe à carreaux et coiffée de couettes qui deviendront célébrissimes. Sheila est désormais un produit commercial parfaitement au point. Tout au long des 60's, sa carrière est ponctuée de tubes populaires : « Première surprise party » en 1963, « Vous les copains » en 1964, « Le folklore américain » en 1965, « Bang Bang »en 1966, ou « Petite fille de français moyen » en 1968. Elle continue de sortir un album par an et son premier tube 70's est l'incontournable “Les Rois Mages". Suivront notamment « Les gondoles à Venise » (en duo avec Ringo), « Tu es le soleil », « Ne fais pas tanguer le bateau » ou « L'arche de Noé ». Puis, en 1977, Sheila attaque un répertoire disco, en anglais. « Love Me Baby » et la reprise de « Singin' In The Rain » imposent Sheila dans la variété disco. Désormais, c'est entourée d'un trio de chanteurs et danseurs, le groupe américain B. Devotion, qu'elle évolue. « Spacer » décroche une notoriété aux États-Unis où elle résidera huit mois. Pour Sheila, une longue période de difficultés commence. Cette dernière se sépare de Claude Carrere et sa carrière dégringole. En 1985, elle subit un sérieux revers. Alors qu'elle n'a jamais fait de scène en vingt ans, elle décide de chanter pendant un mois sur celle du Zénith de Paris. Les concerts sont un semi-échec. De nombreuses dates sont annulées. Durant les années 90, Sheila revient pourtant avec l'album « Dense », en 1999. La tendance est à la dance, la chanteuse suit le mouvement. Sa vie artistique est également sur la route. Elle continue de faire des galas à travers toute la France, bien consciente que sa carrière est derrière elle. L'année 1969 marque une baisse de popularité de la chanteuse. Ses singles sortis cette année ne sont pas de grands succès. Seuls Arlequin et Oncle Jo sont retenus par le public.
Vie privée
Icône des yéyé, l'interprète de « L'école est finie » et de « Spacer » a traversé les décennies, suscitant la passion chez ses fans. Une fan base qui a survécu à la fin du disco et qui a pu suivre le fil de ses amours. Retour sur les hommes de sa vie.
• Ringo : De son vrai nom, Guy Bayle, Ringo croise la route de la jeune Sheila au cours d'une séance photos organisée pour le magazine Télé Poche. Véritable amour ou coup de pub… Les tourtereaux se marient le 13 février 1973 à Paris. Et quelques jours plus tard, le public découvre leur premier duo, « Les Gondoles à Venise », un tube écoulé à 600 000 exemplaires. De leur relation nait bientôt un petit Ludovic, le 7 avril 1975. Ce qui n'empêche pas les médias de relayer des rumeurs de rupture entre les deux stars. Leur séparation a officiellement lieu en 1979. Et c'est seule que Sheila élèvera leur fils.
• Claude François : Les deux stars des yéyés se rencontrent en 1963. Novices, ils font leurs débuts ensemble, produits par Claude Carrère. Et c'est à la même époque qu'ils rencontrent le succès, se retrouvant sur les plateaux de télé. Complices, ils resteront unis par une solide amitié jusqu'à la disparition du chanteur, le 11 mars 1978. La veille, ils étaient tous deux invités d'une émission suisse. Et c'est en larmes que Sheila a assisté le 15 mars aux obsèques de son témoin de mariage avec Ringo.
• Ludovic : C'est en 2005 que le public découvre les relations compliquées entre l'icône des yéyés et son fils, Ludovic Chancel. Celui qui a grandi dans l'ombre d'une maman superstar et souvent absente est passé de la prison dorée à la chute libre. Drogue, orgie de sexe, le jeune homme touche le fond, comme il l'écrit dans "Fils de", paru en 2005. Un livre dans lequel il égratigne férocement sa mère comme son père, qui l'a abandonné. Depuis, l'homme s'est marié mais les rapports avec sa mère demeurent nauséabonds. En 2012, il a même été condamné pour harcèlement suite à des SMS envoyés à Sheila.
• Yves Martin : C'est au début des années 80 que Sheila rencontre Yves Martin. Le compositeur, qui a un temps œuvré sous le pseudonyme Lionel Leroy, s'est fait connaître en signant le générique de nombreuses séries télé, comme "Starsky & Hutch". Avec lui va s'ouvrir une nouvelle page de la carrière de Sheila, qui se tourne dès lors vers des textes plus travaillés et exigeants, salués par la critique. Leur relation de travail tourne aussi à la relation amoureuse. Le couple s'est d'ailleurs dit oui devant monsieur le maire en février 2006. Mais, elle n'a pas été seule dans les heures éprouvantes avec le support de son mari.
Sa carrière
Au début des années 60, Annie chante dans un groupe rock, les Guitar Brothers. Mais, elle seule est engagée par une maison de disques. C'est Claude Carrère, encore apprenti producteur, qui repère la jeune fille et lui fait signer son tout premier contrat le 15 septembre 1962. Totalement inexpérimentée, celle qui se nomme désormais Sheila devient salariée à des conditions qu'elle dénoncera 20 ans plus tard au cours d'un procès retentissant. Pour l'heure, Claude Carrère prend en main la jeune chanteuse. Il devient son agent, producteur et mentor. Rien de la vie et de la carrière de Sheila ne lui échappe. Quelques jours après la signature, Sheila enregistre un premier 45 tours, « Avec toi ».
• En 1963 : Sheila devient du jour au lendemain une vedette populaire. Son deuxième 45 tours est un tube. « L'école est finie » atteint des scores inédits de ventes (1,5 millions de 45 tours) et de succès auprès de la jeunesse. C'est l'époque des yé-yés, courant musical né de la fusion entre rock'n'roll américain et variété française. La grande mode est d'adapter des tubes américains dans la langue de Molière. Les maisons de disques signent de jeunes chanteurs à tour de bras et la plupart d'entre eux seront oubliés aussi vite. Les échecs sont nombreux, mais les succès retentissants. Sheila devient donc une idole du jour au lendemain, mais dans un répertoire plus sage, moins rock'n'roll. Ses chansons louchent un peu vers le twist à la mode ». A l'automne 1963, Claude Carrère lance lelook couettes et jupe plissée.
• Des couettes à la queue de cheval : En 1967, à 21 ans, Sheila est l'héroïne d'une soi-disant autobiographie « Sheila par Sheila », qui conte les débuts de la jeune fille. Sheila est désormais une jeune femme et ses couettes ont laissé place à une coiffure qui ne bougera pas pendant quinze ans. Les revues et magazines pour la jeunesse se font l'écho permanent de son actualité, le tout savamment contrôlé par Claude Carrère désormais patron d'un puissante maison de disques. En 1967, c'est un certain Brett Hasley sur le tournage de « Bang Bang », puis vers 1970, on parle de Pierre Cohen, qui n'est autre que son professeur de tennis. En 1968, Sheila confirme son statut de star populaire avec le succès du titre « Petite fille de français moyen ». Tout est dit dans ce simple titre ! Depuis ses débuts, elle a sorti six 33 tours et pas moins d'une vingtaine de 45 tours de 4 titres, auxquels s'ajoutent les versions étrangères. Inutile de préciser que tous ces disques se sont très bien vendus. Au tournant de la décennie, la carrière de Sheila est au beau fixe. Son contrat est réajusté à son avantage, et elle signe même quelques titres. Elle continue de sortir un album par an et son premier tube des années 70 est « les Rois Mages ».

C’était au temps où, au lycée, les garçons devaient avoir les cheveux rasés derrière les oreilles et les filles étaient interdites de pantalon. Au temps de l'apparition des premiers transistors et tourne-disques portables. A l'époque où une émission de radio va enflammer et rassembler une jeunesse qui n'avait jusque-là pas son mot à dire. Lancée le 19 octobre 1959 sur les ondes d'Europe n° 1 par Frank Ténot et Daniel Filipacchi, tous deux fous de jazz, « Salut les copains » (SLC), devient vite l'émission-phare des baby-boomers. Le rendez-vous quotidien, entre 17 et 18 heures, des collégiens et des lycéens. Durant cette tranche horaire, animée par Daniel Filipacchi, défilent ceux que l'on nomme alors les « rockeurs » : Elvis Presley, déjà star aux Etats-Unis, et de jeunes inconnus tels Dick Rivers et son groupe Les Chats sauvages, Eddy Mitchell et ses Chaussettes noires, ou encore le presque ado Johnny Hallyday ; tous pionniers du rock'n'roll en France. Une époque, les années 1960-1970, que nous fait revivre ce charmant document diffusé en quatre épisodes,
où, quinze ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'adolescence était considérée comme une rapide transition entre enfance et âge adulte. C'est justement parce que les ados se sentaient dédaignés que leur ferveur en une culture qui leur est uniquement réservée va décupler. Flairant la bonne affaire, les maisons de disques lancent de nouvelles voix à tour de bras : apparaissent Richard Anthony, Sylvie Vartan, Françoise Hardy, Petula Clark, puis Sheila, Frank Alamo, Hervé Vilard, France Gall, Claude François, Hugues Aufray Christophe. Sans oublier d'éphémères célébrités tels les groupes Les Surfs, Les Gam's ou Les Parisiennes. Mais les copains adorent aussi Claude Nougaro et Leny Escudero, des chanteurs à texte qu'ils placent, dans leur panthéon musical, aux côtés des vieux de la vieille, Jacques Brel et Georges Brassens. Les années yéyé ne font pas uniquement référence aux chansons d’amour. Quelques années plus tard, c’est La Californie de Julien Clerc.

